PIERRE PILONCHERY

pilonchery.com



PRESENTATION


Des oeuvres en multiples dimensions, visuelles, sonores, textuelles et performatives




I - NOTES D'INTENTIONS / II - NOTES BIOGRAPHIQUES / III - NOTES COMPLEMENTAIRES




I - NOTES D'INTENTIONS






Mon nom est Pierre Pilonchéry, je suis né en 1950.

Je suis un artiste œuvrant de bien des manières en tissant des instants dans l'immensité, voici quelques notes le précisant, trame d'un parcours de plusieurs décennies.






J'ai travaillé et travaille avec obstination sur le principe d'une multiplication de détails formant des ensembles de grands formats, parce que le monde est fait comme ça.

Le monde additionne.

Mon travail additionne.

Il additionne des morceaux de temps, d'espace, d'images, de sons, et plein d'autres choses encore.

Comme une idée de prolifération dans des agrégats d'actions.


J'obtiens alors de grandes surfaces, de papier, de tissus, d'écrans, de multi-vidéoprojections, de nappes de sons, de pages de textes, et de bien d'autres choses aussi, que je mets en situations accompagnées de divers éléments qui les commentent ou bien les perturbent ou bien les complètent seulement, pour développer une démarche artistique aux formes multiples.


La technique cumulative du bout à bout par des méthodes de tissages et autres processus d'additions en fixe le cadre esthétique dans des conditions d'expositions à chaque fois revisitées, mon travail peut s'accrocher sur toutes les surfaces de la vie qu'il peut rencontrer.


Ces propositions et réalisations sont comme des partitions mises à disposition pour de nouvelles interprétations, des œuvres évolutives, transformables, adaptables et rejouables en différentes versions dans différents lieux et différentes situations, des recréations à chaque nouvelle présentation, des possibles d'œuvres en actions.






Ce travail qui porte un regard amoureux sur le monde depuis sa réalité la plus simple de notre quotidien le plus commun jusqu'à ce qu'il a de plus illimité c'est-à-dire l'univers tout entier est aussi refuge au milieu du monde.


Il traite essentiellement la question du temps qui nous entoure dont chacun nous sommes le centre dans notre permanente contemporanéité, l'entassement en un seul instant de tous les instants qui tissent ce qui fait l'espèce humaine dans son infinie répétition.






Des œuvres en multiples dimensions, visuelles, sonores, textuelles et performatives, fabriquées avec méthodes sur un long temps de réalisation, plusieurs années souvent, développent avec générosité un concept de maximalisme où tout peut entrer, c'est un peu comme l'univers et son grand fluide, comme un grand tout possible me semble-t-il où chacun pourra participer.


Et tout ça, cette dynamique et prolifique hypertexture fortement jouissive quel que soit son contexte, c'est juste de l'action voyez-vous, sûrement pas de la composition ni même de la démonstration, rien qu'un tissu d'activités je dirais si je voulais résumer.


La forme n'y est pas le choix d'une composition mais la conséquence d'une action.


C'est l'acte de création pour affirmer l'acte d'exister, quelque chose que l'on trouve de partout à toute époque dans le monde tout entier, quelque chose pour l'expérimenter et mieux se regarder pour mieux le regarder, quelque chose pour aimer et pouvoir affirmer notre part d'humanité dans sa grandeur et sa fragilité.


Mes ouvrages dessinent des régions d'existences comme un flux perpétuel, ouvert, mobile et fragile.


Ce sont juste d'infimes moments d'intimes connaissances dans la trame de l'immensité.




II - NOTES BIOGRAPHIQUES






Les premiers ouvrages s'appellent Les Effaçages, entre 1975 et 1978 .

C'est l'époque de mes débuts, je viens de terminer mes études aux Beaux-Arts de Lyon (1970-1971) puis de Paris (1972-1976).


Les Effaçages sont des superpositions de corps dessinés à l'encre sur papier à chaque couche lavés à grande eau puis recommencés, à l'image des générations humaines et de leurs traces effacées additionnées.


C'est le début de la notion de processus dans les méthodes de constructions de tout mon travail. J'y pose aussi pour la première fois la question de l'original et de sa copie dans des installations mêlant pratiques artisanales et leurs reproductions agrandies par diapositives et photocopies.


Dans cet esprit je réalise en 1976 la pièce sonore " 3mn ", une musique sur bande obtenue en enregistrant de très brefs instants de sons divers dont les débuts et les fins sont effacés pour les juxtaposer. On obtient alors un effet de nappe sonore sans début ni fin dont aucun endroit n'est peut-être plus intéressant qu'un autre. Cette œuvre aujourd'hui perdue reste la 1° œuvre au départ de tout le travail qui suivra même si on ne peut plus l'écouter maintenant.


Automne 1978, aveugle pendant un mois, les images s'effacent, retour progressif de la vue en 3 mois, une expérience déterminante du repli de soi pour voir le monde.






Puis ce sont Les Espaçages en 1979, l'époque où je découvre plus ou moins consciemment tout ce que je vais développer par la suite,la question de l'espace et de son infini plein d'un tout en même temps sur ce fond d'ouverture enthousiaste à l'infinité des possibles.


Les Espaçages sont des moments de libres interventions graphiques dispersées sur de grands panneaux verticaux présentés seuls ou bien additionnés ensemble dans tous les ordres et tous les sens.






Entre 1979 et 1982 Les Canevassages marquent une époque charnière qui sera décisive, c'est là que s'impose à moi la nécessité de la méthode pour avancer tranquille et léger dans la réalisation de mes ouvrages, comme un travail qui s'impersonnalise sur la question déterminante du choix dans la composition.


Des bandes et des fragments découpés dans des restes de la série précédentes et dans divers tissus rouges sont méticuleusement tissés par collage sur de très grandes surfaces de plusieurs mètres, en panneaux mobiles interchangeables dans l'ordre et le sens.


C'est aussi le moment où j'imagine et dessine en 1979 et 1980 un projet d'œuvres par satellites additionnant en un seul endroit les morceaux d'une oeuvre éparpillés en plusieurs autres endroits sur le globe tout entier. Je suis alors complètement impliqué dans la vision d'un monde mosaïqué, c'est juste un regard, juste une question de points de vue pour savoir le voir. 28 ans plus tard en 2008 l'esprit de ce travail est repris dans l'œuvre planétaire Walker In The Universe, A Global Work grâce aux possibilités d'échanges par internet.






C'est à cette époque que je rencontre le compositeur américain John Cage, en juillet 1981 .






Entre 1982 et 1988 je réalise Les Remplissages sur la base de mon principe d'incertitude que j'invente en 1982 pour gérer par la méthode la question déterminantre du temps d'un tout en même temps.


Les premiers Remplissages sont une série de grandes surfaces obtenues en collant sur toiles des morceaux de magazines et de tissus travaillés à l'acrylique et à l'encre, complétés de leurs reproductions par impressions sur textiles, papiers, photographies et vidéos, pour produire, accompagnées d'autres éléments, sons et objets, des environnements dans lesquels on peut librement se promener.


1984, L'Obscène ou la Multiplication sans Réponse , une action spectacle à l' Ecole Normale de Lyon.


La série est reprise en 2003, 15 ans plus tard, grâce aux technologies qui me permettent d'utiliser en direct les images et les sons reçus sur tous nos écrans de télévisions.






1984, appel léléphonique, " C'est John, je viens à la maison ". L'après-midi du 6 juin, Annick Yan et moi recevons la visite de John Cage






En 1985 je travaille avec Annick Yan aux costumes décors et scénograhie d'un spectacle chorégraphique de Michel Hallet-Eghayan , mise en lumière de Euan Burnet-Smith , donné au festival de danse contemporaine de Montpellier.


Appel téléphonique de John Cage , " je veux vous présenter quelqu'un ". John Cage nous invite et nous présente Merce Cunningham.






De 1992 à 1998 je travaille avec intensité sur Les Cousages.


Les Cousages sont des ouvrages un peu comme l'immense tapisserie du cosmos. J'y mets en chantier de longues et fatiguantes techniques artisanales que je décide pour cette raison d'arrêter. Les Cousages sont une série de très grandes surfaces obtenues en cousant bout à bout sur un très long temps de travail des morceaux de tissus travaillés à l'acrylique et par images imprimées à l'ordinateur, mises en scène avec d'autres éléments et objets divers qui les complétent et les questionnent.


1996, un projet d'occupation d'un centre commercial à Milan n'aboutira pas. L'appropriation d'un centre commercial sera finalement jouée à Lyon en 2006.


En 2002 je reprends la série des Cousages, pour répondre à la demande d'une commande, en l'enrichissant de nouveaux éléments dans les dispositifs d'installation qui seront mis en chantier et la multiplicité des images qui seront imprimées.






Entre 1993 et 1996 j'expérimente Les Texturages. Plus tard se grefferont à la série quelques travaux antérieurs ou plus récents.


Depuis 1985 déjà j'applique à mes écrits les méthodes que j'utilise dans mes œuvres visuelles, la rédaction de mon texte Les Superbes Lieux de l'Artiste s'échelonnera sur 20 années entre 1985 et fin 2005.


Les Texturages tissent des traces de mon travail, de ce qui le motive et le construit. Ils sont des surfaces textuelles réalisées à partir de notes de travail et de leurs reproductions photocopiées, découpées, puis assemblées en plusieurs couches superposées par diverses manipulations et collages : tissage de bandes, effaçages, inversions de mots et phrases, juxtapositions, déplacements d'extraits, etc... S'y ajoutent parfois des fragments de reproductions d'œuvres antérieures. J'obtiens alors des surfaces de papiers fragiles et précaires aux possibilités de présentations et de formats variées.


Les Texturages peuvent devenir des pages de livres, des tableaux, des installations et des partitions de performances sonores.






Sur une invitation de Marc Dachy je participe à l'automne 1994 avec 26 autres personnes à la publication et distribution dans plusieurs villes de France de l'édition à 20000 exemplaires du fameux poème "Anna Fleur" de Kurt Schwitters, c'est un hommage. C'est aussi pour moi la venue tardive de Schwitters à Lyon après sa venue ratée en 1925 (Kurt Schwitters avait été invité par Emile Malespine à participer dans le cadre de sa revue d'avant-garde " Manomètre" à une soirée littéraire à Lyon mais elle sera finalement annulée !).






De 1999 à 2009 je travaille sur Les Publicitages, un grand cycle de projets réalisés par esquisses numériques avant la fabrication et l'installation finale pour lesquelles je recherche des moyens et des lieux de production dans différents cadres de vie. Les Publicitages seront installés dans un espace commercial, un espace industriel et un espace universitaire.


Cette importante série des Publicitages développe un processus très méthodique aux infinies variations possibles : de grandes surfaces obtenues par tissages de bandes découpées dans des catalogues et tracts publicitaires mises en scène accompagnées d'autres éléments (objets, vidéos, sons) à chaque installation différents pour en enrichir et transformer le sens où chacun à sa manière peut entrer pour s'y retrouver. Ces propositions et réalisations sont comme des partitions à dispositions pour de nouvelles interprétations à chaque nouvelle présentation.


En 2005 et 2006 je prépare pour l'automne 2006 une vaste installation visuelle et sonore en plusieurs stations, La Grande Surface et tous ses Lieux, produite par l'enseigne d'un grand magasin pour un centre commercial où je ramène alors détournés sous forme d'œuvres d'art les catalogues et tracts publicitaires imprimés par les enseignes du grand commerce.


Février 2007, j'installe 250 m2 de surfaces obtenues avec ces catalogues et tracts publicitaires complétées de lumières et de sons sous la forme d'un chantier évolutif de 2 semaines dans un entrepôt désaffecté, l'installation s'appelle Quelques Lieux et leurs Moments .


Septembre 2008, la revue d'Art Contemporain québécoise Esse Art + opinions publie un article consacré aux Publicitages.


Mai et juin 2009, l'installation Walker, qui rend compte de l'œuvre planétaire Walker In The Universe, A Global Work, montre 120 m2 de ces Publicitages déroulés et suspendus dans le Forum d'entrée d'un bâtiment universitaire à Lyon accompagnés de la projection du film A Walker In The Universe et de tous les films de ses différentes projections dans le monde


Tous ces travaux de papier des Publicitages sont donc perdus si personne ne les conserve. On peut les stocker dans des containers à l'abri de la lumière. Ces containers sont exposés comme des réserves, complétés par des documents, films, photos et textes sur ce qu'ils contiennent, et de temps en temps les surfaces exposées dans des mises en scènes à chaque fois revisitées.






Dans la même idée Les Imprimages mis en chantier à l'automne 2002 montre une grande photographie d'un paysage imprimé par technique industrielle sur un long tissu synthétique de 1 à 40 mètres installé dans ce même paysage, dessinant à chaque installation un morceau de la mosaïque du vaste univers où nous sommes.






2003-2009, j'ajoute à mes ouvrages Les Visionnages, un regard sur la fourmilière humaine.


Les Visionnages sont des environnements créés par ordinateur dans lesquels les images et les sons composent une partition complexe où la multiplicité des gens du monde rencontre la singularité de chaque chose et chacun qui que nous soyons.


Les Visionnages sont des séries de films projetés sur divers éléments (mur, empilements de cartons d'emballages, textiles étalés librement, sable, eau, sculptures de l'Antiquté, visiteurs revêtus de combinaisons blanches de peintre en bâtiment mises à disposition à l'entrée de l'exposition) pour créer des environnements qui reçoivent des surfaces d'images aux couleurs saturées et des nappes de sons tous mélangés capturées à la télévision dans de très brefs extraits d'émissions "people" du monde et traitées à l'ordinateur pour les transformer puis les additionner en les juxtaposant et en les superposant pour les croiser dans des mouvements incessants, avec une grande densité dans le visuel et le sonore en même temps.


En 2007 et 2008 je prépare All The People, une installation en 2009 pour le Musée des Moulages à Lyon que je remplis d'échafaudages pour porter un important appareillage de diffusions de films et de sons. 500 petits films se mouvant sur un fond rouge sont projetés en même temps sur les statues du musée tous les sons se mélangeant. C'est comme un regard sur le chantier de la foumillière humaine et de son agitation au mileu de toutes ses idoles auxquelles elle se raccroche depuis celles du passé jusqu'à celles d'un tout autre ordre qui saturent nos médias d'aujourd'hui.






Dans cette idée je suis très occupé durant l'année 2005 par la préparation du projet La Grande Surface et tous ses Lieux que je souhaite installer dans un centre commercial.


En 2005 je commence Les Filmages en chantier dans mes notes depuis déjà longtemps.

Les Filmages se présentent sous la forme de surfaces obtenues en projetant seules ou bien en complément d'une autre installation des séries de très courts films qui peuvent être montrés séparément ou bien tous en boucle en les additionnant. On y voit des actions simples banales et même curieuses sous forme d'archivage d'actes ordinaires qui produisent chacune à leur manière leurs sons particuliers qui peuvent alors se juxtaposer ou bien tout simplement se superposer dans une projetion simultanée, c'est un concert inorganisé mais toujours à chaque fois très bien composé.






Le 20 janvier 2005, à l'initiative de Michel Carles, alors directeur du développement de la chaîne de grande distribution Auchan France, et en réponse à ma demande d'une exposition des Publicitages dans un centre commercial, je donne pour 20 directeurs de cette enseigne ma conférence De l'Art Moderne à l'Art Contemporain l'Art et la Vie ou le Monde comme il est, une présentation de l'art du XX° siècle dans une perspective historique orientée par cette thématique. La conférence sera plusieurs fois rejouée. C'est un morceau de la vie de l'art, juste une manière de trouver pour l'art d'aujourd'hui d'autres lieux pour exister.






Du 13 au 21 octobre 2006 j'expose La Grande Surface et tous ses Lieux.


La Grande Surface et tous ses Lieux est une vaste installation visuelle et sonore en 6 stations et quelques autres éléments périphériques (panneaux publicitaires, vêtement du personnel) dans l'espace de la galerie marchande d'un Centre Commercial à Lyon, Auchan Caluire, dont l'espace permet le développement de l'installation, où je ramène alors détournés sous forme d'œuvres d'art les catalogues et tracts publicitaires imprimés par les enseignes du grand commerce, découpés en lanières tissées pour créer de grandes surfaces mises en scène accompagnées d'autres éléments (moquette rouge, sable, vidéos, cailloux, plantes, échelles de cordes, combinaisons de travail, son d'une eau qui coule, radios live, image de l'univers). Nombreuses rencontres et échanges avec le personnel du Centre dont les chargés de sécurité qui deviennent alors pour le public de véritables médiateurs de l'exposition.


Je donne le soir du vernissage ma conférence Quelques Lieux Précaires traitant de cette installation sous la forme d'une performance avec 15 interprètes gantés de rouge sur une estrade rouge pour voix et objets issus des rayons du magasin. A la musique des mots vient se superposer une musique d'objets.


La salle de réception du vernissage, le sol couvert de rouge, expose sur les murs des reproductions grands formats d'autres œuvres des Publicitages créées avec des catalogues publicitaires et la projection du film Walker In The Universe tourné devant une surfaces des Publicitages.


Un film écrit et réalisé par Marie-Sophie Chambon rend compte de cette exposition ( Montage de l'exposition, Performance, Interview dans l'exposition ).


L'ensemble de la manifestation, œuvre, dispositif publicitaire, conférences et film, est dynamiquement accepté et produit par l'enseigne Auchan qui agit là en tant qu'organisatrice de l'événement sans aucun rôle marchand.






Du 5 au 16 février 2007 je crée avec l'artiste de cirque Amaury Jacquot l'installation Quelques Lieux et leurs Moments.


Quelques Lieux et leurs Moments est une exposition sous la forme d'un chantier évolutif de 2 semaines dans un entrepôt désaffecté, le Bâtiment Z à Lyon, à la confluence du Rhône et de la Saône, où je mêle 250 m2 des surfaces de papier des Publicitages, lumières rouges et sons (enregistrements chaque jour additionnés des bruits du chantier de l'exposition et enregistrement du son d'une eau qui coule, comme l'eau de la Saône tout à côté).


C'est une réponse à l'invitation de l'association étudiante Les Temps d'Art pour participer à leur manifestation "Aux Arts Etc...Chantiers Autorisés au Public" dont l'objectif est de faire exister l'art au-delà des lieux de l'art en offrant à des artistes des résidences de 2 semaines dans la diversité du tissu urbain pour y faire se croiser différents domaines artistiques mettant ainsi en relief le processus de création.


Nous y donnons lors de la soirée de clôture la performance Moment Z pour 9 interprètes, diffusions sonores et vidéoprojection.






En décembre 2007 je mets en ligne Les Webcamerages une œuvre interactive sur internet.


Les Webcamerages sont des formes d'autoportraits entre théorie, poésie sonore et performance publiés par la voie du média le plus instantané, internet et son immédiateté. Je marque ainsi les débuts de mon intérêt pour internet comme support et moyens de créations artistiques.


Les Webcamerages se présentent sous la forme d'une surface de 63 films de 30 secondes chacun additionnés sur une grille au fil de 3 années, 2007-2008-2009, pour simplement les collectionner. Ils peuvent être vus à la maison sur un ordinateur ou vidéo-projetés dans une salle d'exposition, mais toujours activés en direct.


Sur chaque film l'artiste parle de plein de choses qui peuvent occuper sa pensée et qui toutes bien sûr peuvent aussi se croiser et se mélanger : on peut entendre ces films un par un pour écouter la parole de l'artiste ou bien les additionner en les superposant comme on veut pour former un très aléatoire et libre concert de voix. On obtient alors une surface sonore où le sens à comprendre est remplacé par l'expérience à vivre pour le visiteur qui la dirige, c'est toujours l'idée de l'œuvre comme une partition qu'on peut à chaque interprétation toujours revisiter.






A partir de février 2008 l'œuvre planétaire Walker In The Universe, A Global Work est activée sur la surface de la Terre par des acteurs co-auteurs recrutés par internet pour diffuser le film Walker In The Universe en différents points du monde ( ... France, Royaume-Uni, Belgique, Allemagne, Gambie, Etats-Unis, Canada, Russie, Chine, Nouvelle-Zélande, Australie, Espagne, Grèce... ) dans des espaces publics et privés les plus divers et variés ( un appartement, une usine, un centre d'art, un hôpital, une université, un centre commercial, un musée d'art contemporain, un paysage de montagnes, une épicerie, une école d'art, un cyber-café, un aréoport, une célèbre place d'une grand ville, etc...).


Tous les lieux que nous traversons méritent notre attention.


Ce travail poursuit grâce aux possibilités d'échanges par internet les projets d'œuvres par satellite dessinés en 1979 et 1980.


Le Walker peut continuer sa marche sans limite au fil des années.


En mai et juin 2009 l'installation Walker rend compte de ce travail pendant 6 semaines dans le Forum et la Galerie de l'Ecole Normale Supérieure Lettres et Sciences Humaines de Lyon.






En Septembre 2008 La revue d'Art Contemporain québécoise Esse Art + opinions publie dans son numéro 64 Déchet/Waste un article de Florence Jaillet consacré aux Publicitages, Les Papiers Périssables de Pierre Pilonchéry.






Du 14 mai au 26 juin 2009 je crée à l'initiative de Florence Jaillet avec le soutien de David Gauthier l'installation Walker pour l'Ecole Normale Supérieure Lettres et Sciences Humaines de Lyon. Cette installation en 3 parties rend compte de l'œuvre planétaire Walker In The Universe, A Global Work.


120 m2 de surfaces papier des Publicitages sont déroulés et suspendus dans le Forum d'entrée accompagnés dans la Galerie tout à côté de la projection du film A Walker In The Universe et de tous les films de ses différentes projections dans le monde.


La soirée du vernissage devient une performance qui donne à entendre tous ces bruits de fond du monde mêlés aux bruits de fond du public présent qui devient ainsi acteur de la performance. 14 performeurs vêtus de blancs agissent aléatoirement en activant à fort volume des flashs sonores issus des films reçus et en se promenant parmi le public pour doucement les faire entendre sur leurs téléphones portables.






20 juin 2009, invité au congrès du Centre des Jeunes Dirigeants d'entreprises pour intervenir sur la question des passages entre l'individuel et le collectif. C'est encore l'art comme force transformatrice dans des notions d'échanges et d'expérimentations.






2010-2018 Les Naturages, séries de multiprojections et autres éléments, sont construits sur un fond de nature avec ses images, ses mouvements et tous ses sons mélangés à ceux qui disent la présence humaine.


450 films coupés en 3840 séquences puis remontés sur 450 pistes divisées en 10 films de 45 pistes chacun sont projetés simultanément sur plusieurs dizaines de mètres ou sur écrans, complétés de cabanes, chansons, dessins, photographies, autres films, notes et autres choses encore. La particularité tient au double mouvement des 450 films, celui de la caméra et celui du montage, mouvements circulaires d'avant en arrière et de droite à gauche ou vice-versa, qui permet de les mettre en mouvements permanents sur les surfaces de projections comme une mosaïque mobile et dynamique qui additionne ainsi tous leurs sons.


Formats paysages et formats portraits à la fois, ce sont des morceaux de nature et de vies humaines qui se questionnent et se complètent.


Une coulée de temps et de vie.


En 2016 et 2017 je prépare l'installation We Take a Walk pour l'Orangerie du Parc de la Tête d'Or à Lyon, 450 films multiprojetés en simultané sur un mur-écran de 33 m complétés d'autres éléments.


En 2018 j'expose 180 de ces films sur un mur-écran de 12 m dans l'exposition Cosmic Flowers and More, Espace La Brava, Thônes.






Printemps-été 2012, travail avec la pianiste et artiste italienne Cristina Ariagno à la création d'une performance de 24 heures pour 20 pianistes et 20 performers sur les Vexations d'Erik Satie. (J'étais entré en contact avec Cristina Ariagno en 2007 lors de son enregistrement de l'intégrale des oeuvres pour piano d'Erik Satie réédité en 2010). C'est un hommage conjoint à Erik Satie et John Cage qui fut le premier a faire donner, en un peu plus de 18 heures en 1963 à New-York, la version complète des Vexations.


Rencontre avec Ornella Volta, la créatrice de la Fondation Erik Satie et l'éditrice de ses écrits, pour la préparation de la performance.







Le 10 février 2014, sur la piste du Cirque Imagine, intervention sur " l'atypisme, source de créations et d'innovations" lors d'une nouvelle rencontre du Centre des Jeunes Dirigeants d'entreprises. L'art élargit le regard.






2016-2017, travail sur l'installation We Take a Walk pour l'Orangerie du Parc de la Tête d'Or à Lyon.


L'objectif est de créer une osmose entre l'œuvre, son lieu d'installation et le public.


450 films multiprojetés en simultané sur un mur-écran de 33 m complétés d'une cabane de branchages avec écoutes des Marchages et d'une Barque-Cabane disposée sur le lac. We Take a Walk veut offrir à un large public une promenade dans une œuvre d'art comme un infini paysage mouvant mêlé à sa promenade dans la nature du parc.


Sur un fond de nature avec ses images, ses mouvements et tous ses sons mélangés à ceux qui disent la présence humaine We Take a Walk est une installation qui s'occupe des relations que nous entretenons avec l'art, la vie. la nature, notre environnement, l'humain, la pensée, la marche, la performance, le son, le visuel, la musique, le déterminé, l'indéterminé, le monde et l'univers.


L'exposition est inscrite dans le programme Résonance de la Biennale d'Art Contemporain de Lyon 2017 et dans le programme des 150 ans du 6° arrondissement de Lyon.






22 juin-28 septembre 2018, sur une invitation de Jean-Philippe Besson, présentation en simultané de 180 films des Naturages sur un mur-écran de 12 m dans l'exposition Cosmic Flowers and more, Espace La Brava, Thônes.


Exposer à Thônes est un clin d'oeil à Jean-Jacques Rouseau qui y découvrit ses contradictions, Jean-Jacques Rouseau dont les Rêveries ont accompagné la composition des Naturages.


21 juillet, lecture performée de Quelques Lieux Formats Paysages et Portraits à la fois, notes de travail des Naturages, lus en simultané par L'OMPF (L'Office des Mermillod Pères et Fils, Anselme, Darius et Gaston,) Adrien Besson et Pierre Pilonchéry. La performance est mise en scène et filmée par Anselme Mermillod. Un film réalisé par Darius Mermillod rend compte de ce moment.






2018-2023 Les Vivages, un work in progress mis en place dès 2010 par des notes écrites, dessinées, enregistrées et filmées.


Dans Une Année dès Lundi John Cage cite Buckminster Fuller qui a des projets tout ce qu'il y a de plus raisonné pour détourner notre attention de " Tuage " et nous entraîner vers " Vivage ".


Les Vivages sont des morceaux de vies sur un fond de traces et paysages cosmiques universels, des ramassages de morceaux du monde et de ma vie qui se questionnent et se complètent. Ils tissent et mettent en scène des relations sensibles entre des pratiques humaines et le cosmos. Ils sont des "décors de l'existence immense", réalistes, poétiques et cosmiques.


La méthode des Vivages c'est l'addition de morceaux de moments mêlant techniques et matériaux : dessins, vidéos, objets, photographies, textes, chansons, écrans, tissus, impressions, documents, sons, lumières, etc... Ces réalisations et projets sont comme des partitions à dispositions pour de nouvelles interprétations à chaque nouvelle présentation. Il ne s'agit pas d' "objets finis" mais de "propositions", jamais immuables, toujours transformables. Des pluralités d'organisations pour des "possibles d'œuvres".


Des œuvres fluides et liquides à l'image du flux de la vie fragile et précaire.






2019-2020, invité par le Collectif Drive-in qui intervient dans les arts performatifs, visuels et sonores. Créations et répétitions au CNSMD de Lyon, collaboration et participation à leur spectacle "To Die in Space", Théâtre de la Renaissance, Lyon.


23 janvier-14 mars 2020, envoi de 29 Fragments de Pensées à l'exposition «The Mental Network» de Stéphane Roy à La Centrale for Contemporary Art, Bruxelles, pour laquelle il sollicite ma participation.


Du 13 au 29 octobre 2023 présentation de la la vidéo Promenade n°2 / Musique pour Cailloux et Torrent dans l'exposition " Si loin si proches ", un hommage aux artistes magadaléniens du site préhistorique de La Colombière à Poncin. C'est mon 3° hommage aux artistes de la préhistoire.




III - NOTES COMPLEMENTAIRES






Il faut donc bien noter la souple et flexible adaptation de tous ces ouvrages à la diverse et multiple variété des lieux qui peuvent les recevoir pour les montrer, chaque nouvelle présentation propose une nouvelle version joyeusement revisitée.


Nous vivons aussi dans l'abondance des technologies ce qui permet d'élargir les conditions de monstrations, dont l'idée de produits dérivés commercialisables, quelques prototypes sont réalisés (sac, gilet, écharpe).


Ces installations par le passage d'une longue pratique artisanale facilement repérable à celle rapide et multiple et souvent fascinante de la copie de notre époque de la reproduction technologique insistent sur la notion de simultanéité s'adressant à tout type de pensée d'ici ou d'ailleurs à la fois dans la culture et hors la culture à la rencontre des autres cultures, c'est qu'il est ici question non pas de la pensée de l'artiste mais bien plutôt de celle de chacun au milieu de celles des autres singulières également.


L'art est une expérience du monde au milieu de beaucoup d'autres, je n'ai pas créé un monument seulement des fragments.


Voir ce qui est exposé permet de voir le monde et l'univers autour de ce qui est exposé, chacun devient le centre de cet univers.






Et tous ces ouvrages ne sont que des mises c'est-à-dire c'est comme dans un jeu, on fait des règles pour obtenir des opérations différentes et ce qui y est pourrait ne pas y être et ce qui n'y est pas pourrait y être, tout simplement.


Des innovateurs ont ouvert la voie avec de nouvelles relations spatio-temporelles à ces questions relationnelles entre l'art et la vie, par des comportements et des actions qui ont élargi les territoires de l'art bien au-delà de l'espace suggestif traditionnel. Par la production de mon travail j'ai pu les remarquer et les aimer. Ils sont devenus des encouragements à poursuivre mes propres engagements. J'ajoute ma pierre au chemin tracé, je jette des cailloux dans la rivière pour la traverser.


Au final malgré le monde tout ce travail voudrait dire un principe de bonheur dans le monde et la lumière de l'existence, nous sommes bien tous et toujours des contemporains sans limite de temps ni d'espace, ça c'est pour moi bien évident. C'est juste une question de regard. Un jour quelqu'un m'a dit qu'on prenait une bonne dose de jeunesse et d'énergie chaque fois qu'on était devant mon travail j'en suis ravi.






Le chantier est ouvert au public, chacun peut se voir.





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